jeudi 26 mai 2011

Les Touriens téléphonent maison

Petit résumé de notre réunion à Paris : dernière rencontre avant l'aventure de cet été.
Il était une fois cinq petits étudiants en théologie (dont un ex-étudiant en théo qui aime bien ne pas être comme les autres) perdus dans la grande capitale, accueillis comme des cocottes en patate, comme dirait mon fils, dans les locaux de la Maison du protestantisme, qui héberge notamment le siège de la FPF (Fédération protestante de France) et l'ERF (Eglise réformée de France), notre "maison mère". Eeeeehhh oui, au 47 rue de Clichy. La gloire. Il y avait même notre nom sur un petit panneau devant la porte du Petit Salon où notre réunion avait lieu, porte ouverte sur le jardin plein de coccinelles. Les gens du Grand Salon juste à côté, qui s'étaient réunis pour une réunion très importante (rien moins que le Conseil de la FPF), riaient parfois de bon coeur. Ils devaient se raconter des blagues de pasteur, probablement.
En aussi bonne compagnie et accueillis comme nous l'avons été, nous étions très impressionnés et il ne nous restait qu'une chose à faire : nous mettre au boulot. Nous en sommes au moment où le calendrier est presque bouclé. Nous savons où nous allons, où nous dormirons et comment nous nous déplacerons ; nous connaissons le nom des gens qui nous accueillerons sur place, nous savons que nous aurons un accès internet et que la mer est toujours là où elle est supposée être. Maintenant, il s'agit de se distribuer les tâches. Les deux filles de la bande sont particulièrement attentives à ce que chacun prenne son tour de vaisselle et ces messieurs promettent de faire des efforts de diététique lorsque leur tour viendra de faire la cuisine. Rien ne saurait nous distraire à présent de la tâche à venir.
Voici donc les informations que tout le monde attendait et que nous sommes enfin en mesure de vous donner. Les dates, les lieux, les événements ! Attention cependant, ce n'est pour l'instant qu'à titre indicatif car il nous faut confirmer tout cela avec nos amis vendéens et serrer les derniers boulons.
  • entre Fontenay-le-Comte et Foussais-Payré, en Sud-Vendée du lundi 1er au vendredi 5 août. Au programme : une journée "Walk & Pray" avec une randonnée liturgique d'une douzaine de kilomètres entre Breuil-Barret et Moncoutant, sur une ancienne voie ferrée ; des soirées de rencontres ; un concert ; des visites.
  • à Noirmoutier, du samedi 6 au mercredi 10 août. Au programme : une conférence-disputatio "Dieu est-il gratuit ?" ; culte le dimanche à la salle paroissiale prêtée par nos frères catholiques à Noirmoutier ; animations puis culte-témoignage autour de l'exposition "Ecoute, Dieu nous parle !" ; journée créative (atelier d'écriture et atelier théâtre) et culte créatif associé ; un temps de prière oecuménique sur la plage ; la visite d'une Eglise évangélique récemment implantée à Challans ; des visites. Et la plage.
  • à Mouchamps, dans le bocage vendéen ouest, du mercredi 10 août au dimanche 14 août. Au programme : groupe de maison, veillée contes bibliques ; visite du Musée du Bois-Tiffrais et pique-nique avec les paroissiens ; culte et partage à la maison de retraite du Boupère ; marché de Mouchamps ; soirée film & débat ; culte du dimanche ; des visites.
Les dates exactes seront arrêtées très bientôt et nous les mettrons en ligne, avec le descriptif des activités que nous proposerons, dès que possible. Vous pouvez d'ores et déjà nous poser des questions si vous le souhaitez, à notre adresse, erfontour@yahoo.fr
Le reste de la réunion nous a permis de débattre de la façon dont il est humainement possible de dire ce qu'il en est de notre foi. Que nous n'ayons pas réussi à trancher n'est guère étonnant : après tout, notre Eglise s'est construite dans le débat sur ce point - et d'autres. Nous sommes les dignes représentants de sa diversité. Et pour prendre modèle sans doute sur la toute prochaine union de nos Eglises luthérienne et réformée, il nous a été très difficile de nous mettre d'accord sur un nom qui convienne à chacun. Sauf que nous, nous sommes moins forts que nos aînés : nous n'y sommes pas arrivés ! alors faute de mieux, pour l'instant et en attente de meilleures propositions, nous serons donc "les Touriens".
Nous avons terminé la journée avec Martin, qui nous a fait des propositions pour un TShirt digne de nos grandes ambitions. Quelle journée.
Un grand regret : c'était samedi et nous n'avons pas croisé Michel Schaeffer. Mais si, vous savez bien, la voix la plus célèbre de la FPF ? Allons, ce sera la surprise pour une prochaine visite. D'ici là, les Touriens vous saluent bien.

samedi 14 mai 2011

Etre ou ne pas être des mini ministres

Notre Eglise s'est dotée au cours des âges de processus de formation de ses ministres. Au moment de la Réforme, le ministère pastoral est devenu le ministère de proclamation de la Parole. Celui qui incarne ce ministère porte aussi la charge de veiller sur le troupeau de l'Eglise visible. Le ministère ainsi vu résulte d'un appel adressé à une personne (la "vocation interne") et d'un envoi par l'Eglise dans le monde, la plupart du temps auprès d'une communauté (la "vocation externe"). L'un ne va pas sans l'autre dans l'ERF. Et pour préparer le candidat à l'envoi dans le monde de la part de l'Eglise, il lui faut passer par un diplôme universitaire qui sanctionnera des connaissances, une maturation intellectuelle, la capacité à articuler sa pensée à celle des autres. Il faut donc avoir obtenu un "Master pro", cinq ans après le bac, pour avoir le bagage requis.
Nous ne sommes qu'humains et donc transitoires, et notre Eglise en tant qu'institution est elle aussi transitoire, donc ça a évolué au cours des siècles et ça évoluera encore dans l'avenir, mais ce que ça veut dire aujourd'hui, c'est que les pasteurs en formation, les petiots à qui il commence à pousser des pattes au fond de l'aquarium, ne se distinguent pas des autres étudiants en théologie, c'est-à-dire de tout un chacun.
De nos jours en effet, dans les facs de théologie, on ne retrouve pas que des futurs pasteurs, ni même que des protestants de longue date, ni même que des protestants tout court. Je suis en première année à Montpellier et parmi mes camarades, certains en début d'année n'avaient jamais assisté à un culte protestant. Ce sont d'excellents étudiants et des théologiens enthousiastes. Qu'ils deviendront ou non pasteurs, qui peut le dire ? sans doute même pas eux-mêmes. 



Dans notre petite équipe, nous avons tous une position différente sur la question. Presque pasteur, surtout pas pasteur, peut-être pasteur, du "ce n'est pas encore le moment d'y penser" au "vivement l'année prochaine"... nous sommes tous en chemin à notre façon. Ce n'est donc pas en tant que futurs pasteurs que nous allons en Vendée. C'est en tant que membres de cette Eglise. Au titre du sacerdoce universel, peut-être. Ou juste de notre fougueuse inconscience, allez savoir. Et, oui, en tant que théologiens. Parce que la théologie nous passionne, que nous aimons la voir prendre chair dans les rencontres et la compréhension de la Parole dans ce monde et avec ces gens que nous rencontrons. Mais - et le débat est en cours - on peut être théologien sans être pour autant étudiant en théologie. Sans même parler d'être théologien sans le savoir, nous savons combien de nos frères et soeurs font de la théologie en Eglise : dans les études bibliques, dans de simples rencontres, dans la volonté de dire et parler ensemble, dans le partage... dans le culte aussi, bien sûr.
Alors, ça veut dire quoi d'être étudiants en théologie ? ça veut dire se donner la liberté d'être bousculé profondément par ce que nous apprenons, interpellés dans nos croyances et dans nos vies. Y compris ailleurs que dans nos salles de cours. Y compris au mois d'août ! Si nous parvenons aussi à apporter un peu de tramontane, alors notre pari sera réussi.