samedi 16 avril 2011

Réuni-on Tour

Samedi, 10h. L'équipe se retrouve chez Eloïse. Il fait un temps magnifique à Montpellier. L'ordre du jour est fixé. Simon et Benji commencent par se battre avec la boîte de sucre. Puis les choses sérieuses commencent.
Point budget ; quelqu'un dit "nous investissons dans les moyens, pas dans les résultats". Ce qui veut dire que ce qui passe au final nous échappe. N'empêche qu'il faut bien faire un budget. Heureusement que certains d'entre nous savent compter. Ca peut être utile. Il arrive que la conversation dévie légèrement et que les débats ne prennent un cours par trop austère, sinon polémique. Il suffit alors que Benji tape gentiment sur la table en disant "soyons sérieux, faut pas être sérieux" et tout rentre dans l'ordre.
Point emploi du temps. Là, c'est moi qui m'y colle, pour expliquer où nous en sommes question "où nous allons" ce qui, tout le monde en convient, est bien utile pour savoir où on va. Je suis heureuse, je me sens utile.
Pause déjeuner. Bon travail d'équipe pour servir le délicieux gratin et la salade verte. Un petit relâchement sur la tarte aux pommes, mais finalement personne n'ose se servir de la dernière part. Nous devisons gaiement de choses et d'autres.
Reprise théologique : parole et incarnation. Comment comprenons-nous cette aventure ? Partir, mais pourquoi ? pour témoigner ? comment ? Tout est encore nouveau, les buts sont encore flous, et peut-être vaut-il mieux ne pas s'en fixer. Peut-être que la disponibilité est plus importante. Mais le message ? Témoigner, c'est à la fois entendre et dire. C'est aussi vivre ensemble. Eloïse, qui est chargée du secrétariat de la réunion, tape plus vite que son ombre.
Point animations. Faire quoi, où, quand, pour qui et comment. C'est ultra secret mais comme on est entre nous, je peux bien vous le dire : nous avons différents projets. (A propos de l'un d'entre eux, quelqu'un a dit "les protos y vont trop loler" et j'ai difficilement survécu à une crise de fou rire.) Nous débattons ensuite du thème, du fil rouge autour duquel nous articulerons ces deux semaines. Benji veut que ça interpelle. Sébastien veut du fond. Guy-Bertrand est nouveau et pose des tas de bonnes question. Tiens, puisque j'y suis, je vous présente Guy-Bertrand : c'est un collègue de Sébastien cette année puisqu'ils sont tous les deux en Master pro et que l'an prochain, ils seront tous les deux en poste dans une Eglise locale. Outre qu'il est bon prédicateur, il est aussi très fort en quizz biblique (petit coup de coude discret aux gens qui viendront éventuellement jouer avec nous un soir en Vendée, choisissez l'équipe de GB si vous aimez gagner, ça augmente les chances). Donc, GB pose des questions et Simon enchaîne pendant qu'Eloïse continue à taper à toute allure. Nous envisageons de retenir la phrase "je suis le chemin, la vérité et la vie". L'unanimité tarde. Nous hésitons, argumentons et contre-argumentons. Vous avez déjà entendu des poissons rouges se disputer dans un bocal ? Moi non plus. Et ça n'a rien à voir, je sais. C'est que nous fatiguons un brin.
Point communication. Communiquer sur quoi, communiquer comment ? Nous parlons eau vive et pain de la route, et dit comme ça, ça a l'air de se rapporter au point précédent, mais en fait non. D'ailleurs si nous osions intervertir deux points à l'ordre du jour, Eloïse ne manquerait pas de nous le dire. Pendant ce temps, Sébastien boucle son sac, Benji réfléchit profondément, Simon chante, Guy-Bertrand pose une question et je finis mon fou rire. Il était temps que la réunion se termine.
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Nous avons bien travaillé. Nonobstant une apparence sans doute un rien cavalière dans la perspective, ce billet en témoigne, n'est-il pas ?

jeudi 14 avril 2011

Où ?

La Vendée, mes amis, la Vendée ! Voilà où nous allons l'été prochain. En Vendée, une équipe pastorale composée de quatre personnes travaille depuis le début de ce projet pour réfléchir dans leurs Eglises à ce que représentera notre visite. Cela représente un travail conséquent, avec le reste de l'équipe consistoriale et les gens des paroisses, pour mettre en forme les questions, les attentes, les possibilités. Mettre au point le calendrier se fait petit à petit, par allers-retours entre l'équipe d'ERF on Tour et l'équipe sur place.
De gauche à droite : James Lowe, Michel Paret,
Matthieu Cavalié et Michel Clément.
Lorsque l'esquisse du projet a été présentée au synode régional à Quimper en fin d'année dernière, Michel Paret, pasteur à Fontenay le Comte, a sauté d'enthousiasme et sur l'occasion. Je le connaissais pour avoir assisté l'année précédente, au synode de Royan, au déploiement de ses talents de co-rapporteur du sujet synodal (la diaconie, pour mémoire). Je savais qu'il était capable d'humour quand ses propositions étaient mises au débat et qu'il savait défendre le bout de gras quand c'était important. Comme il est aussi très amical et qu'il aime visiblement sa région, il a plaidé avec chaleur et conviction pour que notre projet aille s'incarner du côté de chez lui. Du côté de chez lui, il y aussi James Lowe (Vendée Ouest, sur la côte), Michel Clément (bocage vendéen est et Conseil régional de l'Ouest) et Matthieu Cavalié (bocage vendéen ouest). Pour l'instant, chacun d'entre eux a travaillé avec son conseil presbytéral pour se poser des questions : comment imaginer notre venue, qu'attendre de nous, trouver un coin pour que nous puissions planter nos tentes, réfléchir aux événements de l'été au moment où nous serons là, envisager les envies de chacun... C'est passionnant, pour nous, de voir ce qui ressort de la façon dont les gens qui vont nous accueillir s'approprient ce projet. C'est passionnant aussi d'envisager un travail avec l'équipe pastorale.
Nous sommes, nous, des théologiens, et nous n'avons pas (sauf pour Sébastien qui termine son stage de Master pro) d'expérience pastorale. De notre côté, rencontrer des pasteurs en poste et voir comment se fait leur travail au quotidien, c'est donc mieux comprendre comment l'Eglise peut vivre dans une région particulière. De leur côté, il est possible (nous avons commencé à en parler un peu) que notre présence permette de porter un autre regard sur ce qui se fait et ce qui peut se faire. Parfois, il suffit d'un vent d'inattendu pour révéler toutes les forces dont on dispose et qu'on ne voyait plus. Ou alors, pour ouvrir des possibles là où on ne les imaginait pas. Peut-être que notre passage servira à quelque chose. Peut-être pas. Ce n'est pas le but en soi, en fait.
Le but en soi, c'est de prendre le risque sans savoir à quoi ça sert. Ah ben voilà, je la tiens ma définition de la mission. 'Scusez-moi, j'ai une dissertation sur le feu, là. C'est que l'été n'est pas encore là... mais les études de théo, je vous en reparle la prochaine fois. En attendant, dans deux jours toute l'équipe se retrouve à Montpellier autour d'un tiramisu pour discuter des modalités techniques et logistiques. En langage ordinaire : de minibus et de boîtes de conserve. Et de deux-trois autres choses, mais je vous raconterai plus tard.

lundi 4 avril 2011

Et c'est l'Eglise qui est venue

Petit billet sur nous... pour dire où nous en sommes.

L'équipe bouillonne. Il s'échange une moyenne de 42 mails par jour, tous aussi bouillonnants les uns que les autres. A l'exception des deux ou trois où Benji raconte une blague. Ca peut arriver. Ca s'est vu. Je soupçonne que ça se verra.

Bref, nous ne nous ennuyons pas. Côté bouillonnement, bien sûr, ces fameuses animations dont je vous ai touché deux mots l'autre jour. Savoir quoi faire, où, avec qui, pour quoi et comment, ça laisse quelques boulons à serrer. D'autant qu'étant des gens sérieux, des théologiens un peu obsessionnels et des protestants bon teint, nous sommes incapables d'avoir une discussion qui ne tourne pas au débat théologique (même sur la couleur du mini-bus, et oui), avec un courant orthodoxe, un courant libéral, un courant indécis, un courant proto et un courant néo, plus quelques anecdotes ici et là pour appuyer notre lecture du sujet en cours. La seule chose qui pour l'instant n'ait pas été contestée par l'un ou l'autre, c'est la nécessité de se nourrir correctement. D'où le projet qui se profile, de se distribuer les tâches : il ne faudrait pas qu'emportés par notre enthousiasme, nous oubliions de penser à des choses aussi essentielles.
La prochaine fois, je vous parlerai de l'équipe qui nous attend sur place, de pied ferme à ce que je me suis laissée dire (il paraît même qu'une battue au dinosaure a été organisée pour faire plaisir à mon fiston). Et de cette expérience d'Eglise qui se construit petit à petit, pour témoigner qu'elle est bien vivante. (Quoique pour les dinosaures, j'ai un doute.) Vivante, parce que ça parle et que ça bouge !