Aujourd'hui, c'était une journée
particulière.
En effet, nous entamons la deuxième
semaine de notre équipée avec l'EPM. Et pour bien débuter cette
deuxième semaine, après avoir pris nos quartiers au camping de
Chaumont, nous sommes partis à la découverte du musée de Wassy. Et
il faut bien avouer que ça nous a rappelé des souvenirs de nos
cours d'histoire moderne ! Mais, convenons-en, il n'est pas
inintéressant de se replonger dans l'Histoire en se trouvant sur les
lieux qui ont conduit au début de la lutte fratricide entre
catholiques et protestants au XVIème siècle. Et puis, au gré de
notre visite du musée, l'équipe a mis au jour des questions
jusque-là non résolues par les plus grands spécialistes de
l'histoire, avec des conséquences pourtant immédiates. Un exemple,
en regardant une gravure représentant le portrait de Calvin, nous
nous sommes demandé pourquoi le célèbre Réformateur de Genève
n'avait jamais pensé à tresser sa barbiche, ce qui l'aurait rendu
rudement sympathique ! Quant à savoir s'il fallait se situer
dans les murs ou hors les murs (c'est une des raisons pour lesquelles
les historiens pensent que le Duc de Guise a fait attaqué la grange
dans laquelle les protestants célébraient leur culte ; les
protestants pouvant à l'époque célébrer leur culte uniquement en
dehors des murs d'enceinte de la ville, c'est-à-dire dans les
faubourgs), nous avons pensé transposer cette question à tous ceux
qui portent une barbe à l'image du Capitaine Haddock : quand
vient le moment de dormir, faut-il mettre la barbe au-dessus, ou
en-dessous du drap ? En somme, tout est question de
positionnement, de point de vue, car il n'est pas de vérité
absolue. En revanche, la vérité se fraie son chemin quand on se
l'approprie, lorsqu'on la fait nôtre. Ce n'est qu'à ce prix qu'elle
intègre notre cheminement personnel, et qu'elle prend tout son sens.
Et parfois, pour que les choses
prennent du sens, il faut leur laisser le temps de mûrir. Et comme
nous ne sommes pas du genre à regarder le fruit acquérir sa
maturité sans bouger, nous avons opté pour un après-midi détente
au lac du Der. Eh oui, il fait beau en Champagne, et il est même
possible de se baigner ! Si, si, nous l'avons fait !!
Pendant que les plus jeunes faisaient des pâtés de sable, nous
avons eu l'occasion de rediscuter, avec un des pasteurs de l'EPM, de
ce que nous avions vécu la veille au Culte Café Croissant. Cela
nous a permis de faire le point sur notre positionnement en tant
qu'équipe, sur les grandes lignes théologiques qui nous semblent
être primordiales. Partager, échanger, le tout dans un moment de
convivialité. Peut-être qu'au fond, c'est aussi là que se joue la
Bonne Nouvelle, dans ces moments où nous avons l'occasion
d'approfondir des sujets qui nous paraissent fondamentaux et sur
lesquels nous ne pensons pas pouvoir faire l'impasse. Mais surtout,
ce que la journée nous a appris, c'est que l'Evangile doit être
vécu, et pas seulement réfléchi. Il ne faut négliger aucun de ces
deux aspects. Une Bonne Nouvelle réinterprétée pour qu'elle fasse
sens dans nos vies, mais une Bonne Nouvelle qui est à vivre et pas
seulement à penser.
Et puis ce soir, en revenant de cet
après-midi au bord du lac, nous avons la joie d'accueillir un hôte,
ancien collègue étudiant à la Faculté de théologie de
Montpellier, JCB, avec qui nous avons pu, comme certains dans
l'équipe le disent, « partager une tranche de vie ». Et
il faut bien avouer qu'au final, le partage c'est bien ce qui nous
réunit dans cette expérience de deux semaines aux côtés de l'EPM.
Apprendre, proposer ; avoir
l'assurance d'être surpris ; être hôte c'est-à-dire à la
fois être en position de celui qui accueille, et de celui qui est
accueilli. Être hôte...ce terme évoque bien notre double
situation : accueillis inconditionnellement et, dans le même
temps, ayant le choix de pouvoir à notre tour accueillir Celui qui
nous accueille.
La relation accueillant-accueilli n'a
pas de sens unique, elle est celle qui renverse nos certitudes et nos
impressions : celui qui croit accueillir est aussi accueilli par
celui qu'il reçoit, et de même, celui qui est accueilli, accueille
celui qui le reçoit.
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