lundi 8 août 2011

De la puissance qui prend chair dans la faiblesse…

Dimanche matin nous avons donc vécu, de notre point de vue, une expérience de culte raté. C’était quand même un peu grave pour nous, dans le cadre de notre responsabilité d’annonce de la bonne nouvelle et nous avons accusé le coup. Oser bouleverser une tradition en vue de proposer un meilleur « produit » culte et faire pire qu’à l’ordinaire, c’est tout simplement un contre témoignage, de notre point de vue. 
Maintenant, deux choses demeurent : le rire et l’enseignement que l’on peut tirer de tout cela. Moi, qui écris ces lignes au nom de l’équipe ERF on Tour, j’en ris chaudement… avec la distance : « C’est le meilleur culte raté de toute ma vie ! Une première, pas à la portée de tous. ». Mais, petit lecteur, le plus beau réside bien sûr, au-delà de la grâce de pouvoir rire d’un échec, dans ce qu’il nous apprend. C’est ça l’Eglise que j’aime, l’Eglise qui ose expérimenter, qui ose se planter parce qu’elle a envie de se bouger le cul. Le suicide spirituel et institutionnel consisterait, selon moi, à ne jamais changer, non pas pour de bonnes raisons mais par peur d’autres choses, par horreur de la nouveauté. 

L’enseignement à en tirer donc : un bon culte différent, ce n’est pas forcément un culte sans ordre liturgique « classique ». L’originalité, le besoin de dire l’Evangile avec des mots d’aujourd’hui, avec la simplicité qui nous manque parfois, sans intellectualisme oppressant ni élitiste, dans le langage de notre génération, peut bien s’exprimer dans la structure préétablie de l’institution. Et, par rapport à notre expérience, cela nous apparaît même comme une voie de prédilection. Cela aurait été une démarche intelligente que de s’adapter premièrement, en mettant entre l’accueil et la bénédiction tout ce qui y entre communément et de décaler, dans un second temps, par le contenu, l’intonation, le choix des chants, l’énergie que l’on souhaite mettre et tout cela sans trop sur-jouer et forcer le trait. Voilà donc comment la puissance de Dieu peut s’exprimer au creux de notre faiblesse, cf Paul qui sait de quoi il parle (2 Corinthiens 12,6-9).

Et cette puissance de Dieu s’est révélée, dans un second temps, et toujours selon nous, dans le « culte témoignage » de ce soir. Oui, on aurait tendance à l’oublier, mais ce billet porte bien sur la journée de lundi. Petite assistance pour ce culte, également pas ordinaire, centré sur le témoignage et prenant place au cœur de l’exposition « à visage découvert » (clique). Et voilà que nous avons tenu le pari de faire un culte avec une liturgie plutôt classique et sans prédication (Oh my God !). Car ce soir là, c’est l’assemblée qui a prêché. Dans un moment « animé », tous se sont vu offrir la possibilité de prendre la parole sur ce qui leur paraissait essentiel dans leur foi. Ils y étaient fortement encouragés et habilement conduits mais sans pression et donc sans malaise. Et bien, les amis, quand nos témoins de l’ERF et d’ailleurs (oui on avait un curé aussi) s’expriment, c’est une implosion de grâce ! Réticente à témoigner notre communauté réformée ? Certes, mais arrangez-vous pour la mettre derrière le micro et vous serez bien surpris du résultat. Qui l’eût cru ? Nous ! Et un peu plus ce soir que ce matin.  

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