mercredi 10 août 2011

Sur le sable, les fondations...

Mardi 9 aout 2011 dans la journée : sur le sable, les fondations…
Souvent, je me plais à citer, (après tout c’est tiré de la Bible) un de ces nombreux cantiques sur ce thème à destination des enfants. Racontant une histoire biblique bien connue, cette chanson est la suivante «  Si tu veux construite une maison, ne bâtis pas sur le sable. Même si tu l’as finie, et qu’elle semble très jolie, un jour tu devras recommencer. Il faut beaucoup mieux choisir un rocher, faire des fondations solides et sûres, et quand l’orage viendra, tu garderas la paix de Dieu ». Pourtant, c’est sur le sable que nous avons commencé cette journée. En cette période de vacances, sur l’île de Noirmoutier  au bord de l’océan, le cadre s’y prêtait. Un temps de prière œcuménique, avec nos frères et sœurs catholiques était organisé, comme chaque semaine pendant les vacances d’été. Cette fois-ci, c’était à nous de l’animer. Ceci a été fait de façon remarquable par Eloïse et avec clarté, clairvoyance, conviction et foi. Il y avait pas mal de participants (une vingtaine), en communion fraternelle chantant et priant avec ferveur, puis un temps de méditation sur un passage de l’Epître de Jacques 2, 16-26 : un passage original et peu prêché pour nous, protestants, mais l’Evangile est aussi dans ce passage qui parle de mise en pratique de notre foi par l’action. Nous savons que l’agir dans la foi demeure essentiel dans notre vie, c’est une manière d’annoncer le Royaume de Dieu. Pendant ce temps de partage, nous avons eu aussi l’occasion d’échanger avec des catholiques qui fréquentent des groupes œcuméniques, de chanter des chants de Taizé et d’autres cantiques méditatifs… Bref, c’était une belle et forte expérience pour nous, la journée fut bien entamée !        
Après cela, nous avons passé un petit peu de temps chez des paroissiens résidant à deux pas de la plage. Nous avons eu l’occasion de partager quelques victuailles et conversations mais aussi de contempler le magnifique endroit au milieu des bois où ils se trouvent. Une petite promenade sur la plage et nous partons comme prévus pour l’Eglise évangélique « Couleurs de Vie » de Chaillans où un savoureux barbecue préparé par nos hôtes nous attendait. La rencontre avec cette Eglise était pour nous l’occasion de nous poser la question suivante : nous, étudiants, dont certains se destinent au ministère pastoral, nous  constatons qu’en ce début du 21éme siècle, nos Eglises historiques se vident. A l’inverse, beaucoup d’Eglises évangéliques se remplissent et se créent. Comment donc les imiter ? Il était donc important pour nous de découvrir l’expérience d’une implantation d’Eglise. Le pasteur, Marc F. nous a donc présenté par diapositives, l’histoire de cette Eglise : comment celle-ci à débutée, avec qui,  pourquoi dans un tel lieu…  Il faut connaître quelques éléments, à mon avis importants dans tout ce qui a été échangé (il y en a eu beaucoup !). Cette Eglise a une histoire, elle est soutenue par des protestants suisses qui ont assuré les fonds et la formation des pasteurs de cette Eglise. Le côté de la formation est important, ce qui n’est pas à négliger, car, dans le milieu évangélique, beaucoup de personnes « s’auto-proclament » pasteur, et cela est dérangeant. La deuxième chose à retenir, c’est que les objectifs sont pensés de manière stratégique : l’évangélisation se fait en lien avec la communauté. C’est en s’engageant dans la cité, avec le soutien scolaire, auprès des jeunes, que les membres de cette Eglise ont pu évangéliser. Leur stratégie d’évangélisation est tirée d’un modèle anglais, la politique des « trois P » : Présence et Prière / Proclamation et Prière / Persuasion et Prière. C’est donc en étant présent auprès des personnes que l’on peut mieux les comprendre et les accueillir. Une fois la présence effectuée, on peut annoncer la Bonne Nouvelle, puis convaincre que Celle-ci peut agir dans nos vies. Et tout cela doit être fait dans la prière, car tout ceci est entre les mains des artisans, mais en premier lieu placé entre les mains du Seigneur. Le troisième point important à retenir est la collaboration fructueuse avec les autres Eglises protestantes voisines, étant donné qu’ils font partie d’une entente commune, l’Entente évangélique de Vendée qui organise régulièrement des pastorales ensemble. C’est un point à ne pas négliger, car quand on connaît la difficulté que rencontrent les Eglises à collaborer entre elles, on peut être content et fier que le dialogue entre ces différentes Eglise se fasse dans l’harmonie et l’unité du Christ. Harmonie et unité, des termes fors qui en appelle un autre, celui de l’humilité. Humilité car le pasteur nous a longuement parlé de ces limites, des conflits qui ont traversés l’Eglise mais qui aussi l’on rendue plus forte. Le pasteur s’est également confié personnellement à nous sur sa manière de vivre son ministère, ses joies et ses peines.  Nous avons trouvé touchant que cette humilité qui fut dévoilée devant nous, ceci est un signe de confiance et de désir d’exposer ce qui est ressenti pour pouvoir se soutenir.
Pour revenir à mon allusion de début d’article, je dirais que les fondations de cette Eglise sont parties, au départ sur le sable : mais que la construction à peu à peu pris forme sur le roc. Les vraies valeurs pour le bonheur ne sont pas là où ont les voies, mais c’est le Seigneur qui vient souffler au fond du cœur les bonnes idées. Utilisons ces valeurs, et bâtissons autour de nous à notre façon ! Les rencontres, nous le voyons, fédèrent de bonnes idées et cela peut donner un certain dynamisme pour aller de l’avant. Car, comme le dit si bien Paul Ricœur – il  fallait citer Ricœur, ceux qui étudient ou qui ont étudié à la faculté de théologie de Paris comprendront – dans son ouvrage Histoire et Vérité : « Lorsque la rencontre est une confrontation d’impulsions créatrices, une confrontation d’élans, elle est elle- même créatrice. »

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