samedi 13 août 2011

Pour que le sel sale et que la lumière brille (2/2) ! J+13


Il est venu… Henri. Celui qui a lu les panneaux pendant 20 min et à qui je n’ai pu m’empêcher de lancer « Hé ben (oui, je suis niçois) ! Vous êtes un grand lecteur ! ». Son visage s’illuminant d’un coup, il s’est détourné de sa lecture et s’est approché de moi : « Oui oui, je lis beaucoup ». Une discussion d’une demi-heure s’en suivit. Inattendu de la rencontre provoquée à l’insu que je nomme grâce et que j’attribue à Dieu. Oui, on a le droit de croire que Dieu est là au cœur de nos vie et qu’il agit de façon perceptible à un moment T et pas seulement dans un vague élan créateur, n’en déplaise à E&L… que j’aime beaucoup par ailleurs. Henri est non croyant, sans plus aucun lien avec l’Eglise catholique romaine dans laquelle il a été baptisé et dont il garde un goût amer. Il avait besoin de se raconter, dans une distance humble et une douceur qui m’ont marquées – quand celui qui pensait donner reçoit – et de parler, fatalement, dans un temple, de religion. Grâce à une petite dose d’écoute active et aussi, restons vrais, de réaction sincère que j’aurais pu avoir dans toute autre discussion, nous avons cheminé sur le thème de la religion et du protestantisme jusqu’à cette intervention de votre serviteur : « Vous savez, au fond, j’en ai rien à faire que le temple soit rempli ou que tous deviennent croyants. Ce qui m’importe c’est que chacun ait réfléchi à la question, que ce soit un choix de conviction ». Henri : « Vous savez, je n’ai jamais vraiment réfléchi à la question… ». Là, j’aurais pu bondir, infiltrer la brèche avec indécence... mais pour être honnête, je n’y ai pas même pensé ! J’étais ailleurs. Henri est reparti avec une Bible, en libre service, sur base d’une proposition ouverte mais convaincue : « Si ça vous intéresse, il y a cette Bible, c’est vraiment une très bonne traduction ». Tu parles Charles, j’en avait rien à cirer de la traduction Segond 21, j’voulais qu’il la prenne cette Bible et je lui ai donné une raison, un prétexte. « Je la prends sans conviction hein ! », comme pour se protéger. J’ai pensé alors « Mais bien sûr… » en l’imaginant sous sa couette en train de lire ce qui pouvait bien me pousser, nous pousser, à avoir fait le choix de Jésus-Christ et à le vivre dans cette liberté qu’il n’a pas trouvé dans son enfance. Il est parti Henri. Ce qu’il va devenir ne m’appartient pas. Je ne peux que prier pour que la brèche du « Vous savez, je n’ai jamais réfléchi à la question (de croire en Dieu ou pas) » reste en lui et le questionne pour qu’un jour, peut-être, il découvre l’incroyable beauté, force et étonnement d’une vie en Jésus-Christ. Ha… je lui ai quand même tendu une dernière perche en lui annonçant le culte à St-Prouant de dimanche prochain… si, par hasard, il souhaitait continuer « d’en savoir plus » sur le protestantisme (tu parles Charles !). On verra bien demain !

Dans le projet ERF on tour, un des objectifs qui me tenait à cœur était celui de toucher des gens hors de l’Eglise, d’évangéliser comme dirait l’autre. Mais pas en faisant comme l’autre justement. En le faisant à ma sauce et à la « réformé style ». J’en avais marre d’avoir peur d’exprimer sous une quelconque forme un : « Je crois Dieu et j’aime ça, toi aussi faut qu’tu goûtes » !

Pari réussi aujourd’hui, à petite échelle, avec modestie mais… wouhaou ! Que ça retourne d’accompagner des chercheurs de Dieu qui s’ignorent !

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